Prévention du suicide

20-08-2012 à 03:23:49
Enjeu

Chaque année, environ 3 700 Canadiens meurent par suicide. Dans bon nombre de cas, ces décès auraient pu être évités par la reconnaissance hâtive des signes de pensées suicidaires et une intervention pertinente, ainsi que par le dépistage précoce et le traitement efficace des mentales.

Contexte

Selon un rapport publié par l'Agence de la santé publique du Canada en 2006, le suicide représente 1,7 % de tous les décès au Canada. Toutefois, cette statistique ne tient pas compte des suicides indûment déclarés comme morts accidentelles ni des cas où il est difficile d'évaluer si la mort était intentionnelle ou pas. En fait, entre 2000 et 2003, le nombre annuel de décès par suicide déclarés était plus élevé que le nombre de décès attribuables aux accidents de la route.

Le taux de suicide chez les hommes est près de quatre fois supérieur à celui des femmes. Cependant, les femmes sont deux fois plus susceptibles que les hommes de faire une tentative de suicide. La différence semble découler du fait que les hommes ont plus souvent recours à des méthodes plus létales, telles les armes à feu ou la pendaison, pour s'enlever la vie. Les femmes sont plus portées à choisir un moyen à action lente, comme la surconsommation de médicaments, qui augmente la possibilité d'une intervention qui leur sauvera la vie. De plus, les hommes sont généralement plus réticents que les femmes à obtenir de l'aide pour des problèmes de santé mentale.

Parmi les adultes de 15 ans ou plus, plus de 3 % ont tenté de se suicider au cours de leur vie. Plus d'un décès sur cinq chez les adultes âgés entre 15 et 24 ans est attribuable au suicide. Les taux de suicide sont beaucoup plus élevés dans certaines collectivités autochtones.

Même si presque tous les Canadiens sont touchés par le suicide, la stigmatisation associée au suicide et à la maladie mentale en général perdure. C'est une question complexe qui fait intervenir de nombreux facteurs, notamment les pratiques religieuses qui interdisent d'enterrer une personne suicidée dans un lieu sacré. La stigmatisation peut empêcher une personne aux idées suicidaires de demander de l'aide.

Facteurs liés au comportement suicidaire

Il y a quatre catégories de facteurs associés au comportement suicidaire.

Facteurs de prédisposition
Les facteurs suivants rendent une personne vulnérable au comportement suicidaire :
•la maladie mentale;
•les mauvais traitements;
•la perte à un jeune âge d'un être cher;
•les antécédents familiaux de suicide;
•les relations difficiles avec les pairs.

Presque toutes les personnes qui se tuent souffrent d'une forme de maladie mentale, comme une dépression profonde, un trouble bipolaire, la schizophrénie ou un trouble de personnalité limite. Ce sont souvent des toxicomanes ou des alcooliques. Bien que les gens qui se suicident soient généralement dépressifs, seule une minorité de personnes dépressives sont suicidaires.

Les tentatives de suicide antérieures sont courantes parmi les personnes qui finissent par mettre fin à leurs jours.

Facteurs de déclenchement

Ce sont les facteurs qui déclenchent une crise. Les plus courants sont les pertes : perte d'un emploi, décès d'un être cher, fin d'une relation, divorce ou perte de position sociale.

D'autres facteurs peuvent aussi engendrer une crise :
•la pression de réussir;
•des démêlés avec la justice;
•des difficultés financières;
•le rejet par la société en raison d'un trait personnel, comme l'origine ethnique ou l'orientation sexuelle.

Dans toutes ces situations, la personne se sent impuissante et vit une douleur psychologique insupportable dont elle n'entrevoit pas la fin.

Facteurs déterminants

Ces facteurs rendent la personne encore plus vulnérable au comportement suicidaire :
•une maladie physique;
•des problèmes d'identité sexuelle;
•l'instabilité familiale;
•un comportement à risque ou autodestructeur;
•le suicide d'un ami;
•l'isolement;
•l'alcoolisme ou la toxicomanie.

Facteurs de protection

Les facteurs suivants aident à réduire le risque de suicide :
•la résilience;
•la tolérance à la frustration;
•la maîtrise de soi;
•de bons réseaux de soutien social;
•le sens de l'humour;
•au moins une bonne relation.

Symptômes d'un comportement suicidaire

On pourrait prévenir plus de suicides en étant à l'affût des signes avertisseurs. Une personne suicidaire manifeste souvent un ou plusieurs signes de détresse. En voici quelques-uns :
•exprimer maintes reprises son désespoir, sa détresse ou son sentiment d'impuissance, m me si bon nombre n'en parlent pas du tout;
•changement des habitudes de sommeil;
•perte d'appétit ou manque d'énergie;
•commentaires négatifs sur soi;
•perte d'intér t envers les amis, les passe-temps ou les sports qu'on aimait auparavant;
•faire don de ses biens les plus précieux ou prendre d'autres mesures pour mettre ses affaires en ordre;
•exprimer ses derniers souhaits quelqu'un ou parler de ses pensées suicidaires, bien que, encore une fois, beaucoup n'en parlent pas du tout;
•avoir élaboré un plan de suicide, en indiquant m me l'heure et l'endroit.

Réduire les risques

Si vous présentez des signes avertisseurs de suicide ou si vous connaissez quelqu'un à risque de se suicider, voici des mesures utiles à prendre :
•La plupart des collectivités au Canada ont accès à un service d'écoute téléphonique exploité par des personnes qui ont de l'expérience en matière d'aide aux personnes suicidaires. Leurs numéros de téléphone sont habituellement affichés bien en vue dans les premières pages de l'annuaire. Appelez-les pour des conseils et un aiguillage.
•Aidez à éliminer la stigmatisation associée au suicide en parlant ouvertement et franchement avec quelqu'un de ses sentiments suicidaires. Manifestez-lui de l'intérêt et du soutien. Évitez de lui dire de se « ressaisir » ou que c'est de sa faute s'il se sent ainsi. Vous risqueriez de l'isoler davantage en le décourageant d'exprimer ses pensées ou de demander de l'aide.
•Obtenez de l'aide professionnelle auprès de votre médecin de famille ou d'un professionnel de la santé mentale, comme un psychiatre ou un psychologue. Ils peuvent faire toute la différence. Si un ami ou un membre de votre famille est suicidaire, vous pouvez offrir de l'accompagner.
•Dans la mesure du possible, retirez les articles qui peuvent servir au suicide, comme des armes à feu, des couteaux, des médicaments en vente libre et des stupéfiants. Le comportement suicidaire est souvent impulsif, et le fait de restreindre l'accès à ces moyens peut réduire considérablement le risque de suicide.
•Mettez à contribution d'autres amis et membres de la famille. Plus il y a de soutien, mieux c'est pour la personne à risque et pour vous.
•Pour obtenir plus de renseignements et de l'aide, communiquez avec les organismes de santé mentale énumérés à la section Pour plus d'information.

Rôle du gouvernement du Canada

Le gouvernement du Canada aide les Canadiens à maintenir et à améliorer leur santé mentale, notamment à prévenir les comportements suicidaires. Dans les domaines de sa compétence :

• il élabore et il diffuse les connaissances sur la promotion de la santé mentale et la prévention de la maladie mentale;
•il assure un leadership et une gouvernance;
•il met sur pied des campagnes de marketing social;
•il surveille les tendances en matière de santé de la population.

En 2007, le gouvernement fédéral a fourni le financement nécessaire à l'établissement et au soutien de la Commission de la santé mentale du Canada, chargée de diriger l'élaboration d'une stratégie nationale relative à la santé mentale.

Source: http://www.hc-sc.gc.ca/hl-vs/iyh-vsv/diseases-maladies/suicide-fra.php
Jonathan